Un jour (y’a deux ans) j’ai fait la connerie de tomber amoureuse d’un connard. Le genre ado attardé de 30 ans qui veut bien te voir deux fois par semaine mais seulement si tu es de bonne humeur et disposée à le câliner. Le genre pour qui dire je t’aime est une torture, habiter un jour avec toi une utopie, et te prendre en compte dans sa vie hors de question. Le genre qui te largue un jour en te disant qu’il ne t’a jamais aimée et rappelle le lendemain pour te dire qu’il consent à ré-essayer mais seulement si tu te plies aux termes de son contrat: tu n’attends rien de moi, tu n’entraves pas mon indépendance et je ne veux pas t’entendre te plaindre, tu es heureuse comme ça. Le genre qui fait ça plusieurs fois et oublie tout le temps que quand les ruptures ont duré plus de deux semaines, il a été malheureux comme un chien.
Moi je me suis accrochée, remise en question, culpabilisée, endurcie, mise en quatre pour lui. Parce que je pensais que c’était la peur assez classique de l’engagement qui lui faisait tenir ce discours. Qu’avec de la patience et beaucoup d’amour, j’arriverai à lui faire passer tous ces caps et que plus tard il pourrait se sentir bien en couple, que plus tard il me prendrait dans ses bras quand je suis triste, que plus tard il aurait envie de se projeter avec moi, que plus tard nous serions heureux, plus tard un véritable couple. Parce que je pensais que malgré ses difficultés à être en relation, il en valait la peine. Plus que n’importe quel autre. Que j’avais la chance d’avoir trouvé ma perle rare et que ça méritait bien quelques sacrifices.
Et puis un jour (hier) j’ai eu la présence d’esprit de voir qui il était véritablement. Un égoïste de première classe, un mec incapable d’aimer quelqu’un d’autre que lui même, quelqu’un de complètement perdu à qui il faudra des décennies de psychanalyse pour éventuellement réussir à prendre des décisions, s’en satisfaire et en assumer les conséquences. J’ai fini par voir comme je me leurrais sur la profondeur de notre histoire, par voir la véritable place qu’il me donnait. Par voir surtout comme il est grave pour moi que j’ai pu accepter ça aussi longtemps, que deux jours auparavant je lui dise encore que j’acceptais tout parce que j’y croyais.
Voilà ce qui me fait peur. Retomber amoureuse d’un connard dans deux mois et mettre deux ans à m’en rendre compte. Celui-là cachait très bien son jeu. Est-ce une espèce répandue? Est-ce une leçon suffisante pour me mettre à l’abri de la répétition de ce scénario de vie? Il ne me reste maintenant plus que l’espoir d’un avenir plus clément sous fond de clairvoyance durable et sans faille.
Bref! Je suis de retour 🙂